L’approche industrielle du transport aérien est-elle compatible avec les attentes du marché MICE ?

05.01.2015

Depuis ses débuts, le transport aérien accroît sa compétitivité et baisse ses prix, pour accroître son nombre de clients, faire progresser d’autant sa productivité, et baisser ses prix encore.

Cette logique nécessite des investissements toujours plus lourds, et la recherche de rendements plus importants. Les avions sont plus gros : les avions à hélice avaient une trentaine de sièges dans les années 40, aujourd’hui les Airbus A380 ont été conçus pour accueillir plus de 900 passagers. Les coefficients de remplissage augmentent fortement : de 50 à 60% il y a une vingtaine d’années, ils atteignent désormais plus de 80%. Les appareils volent plus pour être mieux amortis : jusqu’à 8 étapes par jour pour un avion moyen-courrier, 15 heures de vol par jour en long-courrier sont devenus les normes.

Les compagnies, qu’elles soient classiques ou low cost, instaurent des process industriels pour produire moins cher et capter plus de passagers. Les compagnies aériennes, les aéroports, leurs sous-traitants ont tendu leurs effectifs pour accueillir toujours plus de passagers pour moins cher, tout en prenant en compte de nouvelles règles de sûreté et en adoptant de nouvelles procédures pour accroître la sécurité.

A l’autre bout de la chaîne, les agences événementielles veulent offrir à leurs clients une expérience forte, pleine d’originalité et de dépaysement, et le voyage doit y participer naturellement. On sent bien que la recherche de productivité accrue et  la démarche industrielle  des compagnies aériennes ne sont pas « naturellement compatible » avec les attentes qualitatives des agences et de leurs clients.

Tout l’enjeu de notre métier de courtier aérien, au-delà de ses aspects techniques et réglementaires, est d’appréhender les process industriels des compagnies pour y faire vivre  « l’expérience » que l’agence événementielle veut offrir aux participants de son opération de tourisme d’affaires : accueil dédié, personnalisation d’un vol affrété, prestations originales, travail de préparation conjoint avec les compagnies aériennes et les gestionnaires aéroportuaires pour définir un service qui portera pleinement les enjeux de l’opération Incentive, là sont bien les premières valeurs ajoutées du courtier aérien.

La personnalisation d’un avion est plus complexe à mettre en œuvre, plus coûteuse qu’au sol, mais cela n’empêche pas pour autant de garder l’esprit de l’opération, d’apporter un surcroît d’attention, un sourire, un service personnalisé qui donne plus d’humanité au voyage, tant dans l’aéroport qu’en vol.

Très simplement, l’objectif essentiel de notre métier est de partager expériences et contraintes, pour mieux bénéficier du Service que peut apporter le transport aérien, au-delà de sa dimension industrielle.

 

Tendance Nomade, Gilles Gompertz

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